25 octobre 2009 7 25 /10 /octobre /2009 2351 A Dieu nous appartenons et Ă Lui nous retournons » Ayant appris avec une vive Ă©motion et une grande affliction la triste nouvelle de la disparition dâELHADJ NOURADINE MAHAMAT, dĂ©cĂšs survenu le 10 Octobre 2009 Ă Ndjamena Ă la suite dâune longue maladie. En cette douloureuse circonstance, jâadresse mes condolĂ©ances les plus attristĂ©es Ă ses veuves, enfants, parents et amis. Nous savons qu'inĂ©luctablement, un jour l'existence se termine pour chacun dâentre nous. Ces quelques mots ne modifieront pas ce triste Ă©tat de fait. Pourtant, je tiens Ă vous tĂ©moigner toute ma compassion. Pour vous, j'espĂšre voir cette Ă©preuve s'effacer petit Ă petit, au fil du temps. Puisse le seigneur Tout-puissant accueillir le dĂ©funt dans son vaste paradis, lui attribuer la meilleure rĂ©compense de ses Ćuvres pieuses accomplies en ce monde. Amine ABDALLAH CHIDI DJORKODEI RĂ©volutionnaire et Futur IngĂ©nieur dâEtat En RĂ©seaux Informatiques Et SystĂšme dâInformationsIRISI. On est jeune pour une et une seule fois mais pas pour long temps. » Published by koulamallah Abdelaziz
QuĂąâŹâąon lĂąâŹâąait aimĂ© ou dĂ©testĂ©, lĂąâŹâąhomme qui a dirigĂ© Ă la destinĂ©e du Tchad pendant trente longues annĂ©es vient de disparaitre tragiquement, laissant le peuple tchadien sur le qui-vive au moment mĂÂȘme oĂÂč une Ă©niĂšme rĂ©bellion armĂ©e est repoussĂ©e. Comme tout bon croyant le ferait, nous ne pouvons que constater en disant ĂĂ toute ĂÂąme goutera Ă la mort;Ă Ă Dieu nous appartenons et Ă lui nous retournonsĂ Ă». En plus de son PrĂ©sident, le Tchad pleure encore une fois de plus beaucoup de ses fils peu importe la cause de leur disparition. LĂąâŹâąautre rĂ©alitĂ© est quĂąâŹâąen lieu et place du PrĂ©sident Deby Itno, se trouve aujourdĂąâŹâąhui le Conseil Militaire de Transition CMT qui semble ĂÂȘtre une couleuvre difficile Ă avaler pour les uns et un espoir de pĂ©renniser le pouvoir de lĂąâŹâąancien rĂ©gime pour les autres. Pourtant, quĂąâŹâąon ait Ă©tĂ© muselĂ© ou invitĂ© Ă la mangeoire, embastillĂ© ou enrĂÂŽlĂ© pour rĂ©primer, nostalgique du passĂ© ou enthousiaste pour le futur, les Tchadiens doivent se faire Ă lĂąâŹâąidĂ©e que dorĂ©navant rien ne sera comme avant. Il est plus que jamais temps que chacun commence Ă modĂ©rer ses ardeurs et privilĂ©gier plutĂÂŽt lĂąâŹâąintĂ©rĂÂȘt collectif par-dessus tout. Autrement dit, il serait aberrant que l'Ă©goĂÂŻsme et l'Ă©gocentrisme puissent encore primer sur la chose commune. En outre, s'il est recommandable de faire preuve dĂąâŹâąindulgence en ce qui a trait aux erreurs du passĂ©, il serait en revanche important dĂąâŹâąexiger plus de rigueur pour ce qui concerne le futur. Le peuple tchadien est mis Ă lĂąâŹâąĂ©preuve et il se doit dĂąâŹâąassumer ses responsabilitĂ©s en se surpassant pour solutionner la crise constitutionnelle qui lĂąâŹâąattend comment basculer vers un pouvoir lĂ©gitime sans effusion de sang? Ă Le Tchad Ă©tant un pays gĂ©ographiquement stratĂ©gique et naturellement riche, fait l'objet de beaucoup de convoitises de la part des pays occidentaux, sans oublier quĂąâŹâąil fait partie du fameux prĂ©-carrĂ© cher Ă la France. Celle-ci ne semble pas prĂÂȘte Ă sacrifier sa chasse gardĂ©e au nom du principe de la souverainetĂ© des Ăâ°tats indĂ©pendants. De plus, lĂąâŹâąefficacitĂ© avĂ©rĂ©e de l'armĂ©e tchadienne, qui n'est plus qu'un secret de polichinelle, partout oĂÂč elle a eu Ă opĂ©rer se trouve ĂÂȘtre le condiment qui manquait Ă la sauce pour rendre les intĂ©rĂÂȘts gĂ©ostratĂ©giques encore plus allĂ©chants. Par consĂ©quent, nous savons par expĂ©rience que les Ăâ°tats nĂąâŹâąont pas dĂąâŹâąamis, ils nĂąâŹâąont que des intĂ©rĂÂȘts. A quoi servirait-il donc de pleurnicher sur son sort sachant quĂąâŹâąaucune Ă©paule Ă©trangĂšre ne sera prĂÂȘtĂ©e au peuple tchadien pour pouvoir consoler sa peine? Ceci Ă©tant, la solution Ă la crise tchadienne ne saurait provenir de lĂąâŹâąextĂ©rieur. Elle doit ĂÂȘtre dĂąâŹâąabord tchado-tchadienne et la communautĂ© internationale pourrait Ă la limite se contenter de l'accompagner. Pour ce faire, Ă notre humble avis, il faudrait rĂ©soudre une Ă©quation Ă multiples inconnues qui puisse prendre en compte toutes les parties prenantesĂ la junte au pouvoir, la sociĂ©tĂ© civile, lĂąâŹâąopposition dĂ©mocratique, la diaspora, les politico-militaires ainsi que les personnalitĂ©s ressources. Chacune desdites partie doit pleinement jouer son rĂÂŽle pour relever le dĂ©fi qui lĂąâŹâąattendĂ Le CMT Le CMT et son gouvernement de transition doivent sortir des sentiers battus en rompant dĂ©finitivement avec les mĂ©thodes de lĂąâŹâąancien systĂšme, en proposant des nouvelles idĂ©es et en montrant des signes manifestes de bonne volontĂ© et surtout en faisant beaucoup de concessions. DĂąâŹâąabord, ils doivent inviter inclusivement tous les acteurs de la vie publique tchadienne Ă la table des nĂ©gociations au terme desquelles une nouvelle constitution reprĂ©sentative des aspirations du peuple devra ĂÂȘtre votĂ©e. Ensuite, sĂąâŹâąensuivra lĂąâŹâąorganisation des Ă©lections libres et transparentes avec tous les prĂ©alables que cela implique, Ă lĂąâŹâąissue de laquelle un prĂ©sident civil sera Ă©lu. Enfin, la grande muette devra impĂ©rativement regagner les casernes pour poursuivre la noble mission inhĂ©rente Ă toute armĂ©e rĂ©publicaineĂ Ă observer la stricte neutralitĂ© et garantir lĂąâŹâąintĂ©gritĂ© territoriale de la patrie. CĂąâŹâąest Ă ce prix seulement que le CMT et son PrĂ©sident rentreront dans lĂąâŹâąhistoire par la grande porte et Dieu seul sait combien ce serait mieux pour tout le monde. Les politico-militairesĂ Ă A partir du moment oĂÂč les nouvelles autoritĂ©s les invitent Ă la table des nĂ©gociations, les politico-militaires doivent ipso facto abandonner l'option militaire et privilĂ©gier le dialogue. Ils doivent rĂ©pondre Ă l'invitation officielle du CMT avec pour seul prĂ©alable la garantie de leur sĂ©curitĂ© ainsi que de leurs biens. Une fois rentrĂ©s au bercail, ils peuvent activement participer au processus de changement qui sĂąâŹâąamorce avec bien entendu la possibilitĂ© de transformer leur mouvement en parti politique lĂ©gal. L'opposition dĂ©mocratiqueĂ et la sociĂ©tĂ© civile Il va sans dire que l'opposition dĂ©mocratique et la sociĂ©tĂ© civile ont un rĂÂŽle dĂ©terminant Ă jouer pour influer sur le processus de changement que les Tchadiens appellent de leurs vĂ
âux. En revanche, elle doit Ă son tour rompre dĂ©finitivement avec les vieilles mĂ©thodes abjectes du passĂ© telles les alliances contre nature, l'opportunisme dĂ©mesurĂ©, le vagabondage politique, le griotisme vulgarisĂ©, le marchandage dĂąâŹâąillusions ou encore le colportage des ragots et Elles ne doivent pas non plus inciter la population Ă se livrer Ă des manifestations outranciĂšres qui nĂąâŹâąont rien Ă envier Ă des actes de vandalisme organisĂ©. Toute manifestation, si nĂ©cessaire, doit se dĂ©rouler pacifiquement dans le sens strict du terme; autrement dit, dans le respect des concitoyens et de leurs L'opposition dĂ©mocratique doit jouer pleinement son rĂÂŽle rĂ©galien Ă savoir la dĂ©fense des idĂ©aux de son parti et non se rĂ©duire Ă des considĂ©rations dĂąâŹâąordre subjectif et individuel. Aussi, savons-nous par expĂ©rience que la qualitĂ© d'une dĂ©mocratie ne sĂąâŹâąĂ©value nullement en fonction du nombre des partis politiques en lice,Ă mais de la substance de leur projet de sociĂ©tĂ©. Ă Et ce dernier doit ĂÂȘtre porteur des vraies aspirations des militants du mouvement. Aujourd'hui,Ă les Tchadiens attendent de leurs leaders politiques un engagement ferme de s'attaquer aux vrais enjeux de sociĂ©tĂ© la corruption qui gangrĂšne l'appareil Ă©tatique, le combat pour la moralisation de la vie publique, la lutte contre la dĂ©pravation des mĂ
âurs, les dĂ©tournements des deniers publics, la chertĂ© de vie, le problĂšme d'eau et d'Ă©nergie, la dĂ©faillance du systĂšme Ă©ducatif, judicaire et sanitaire... La sociĂ©tĂ© civile doit aussi prendre son mal en patience et saisir toute opportunitĂ© de dialogue pour se sortir de crise. Elle doit surtout ĂÂȘtre prĂÂȘte Ă sacrifier certains conformismes procĂ©duraux sur l'autel de la paix et de la stabilitĂ© Par exemple, si le CMT sĂąâŹâąengage solennellement Ă restituer le pouvoir aux civils selon les rĂšgles de lĂąâŹâąart au bout de dix-huit mois dĂąâŹâąexercice, le retour Ă lĂąâŹâąordre constitutionnel pourrait trĂšs bien attendre. En plus, pourquoi vouloir rĂ©tablir une constitution qui reste quand mĂÂȘme discriminatoire? La diaspora tchadienne Tout au long des trois dĂ©cennies qui ont prĂ©cĂ©dĂ© la mort du PrĂ©sident Deby, la diaspora tchadienne a Ă©tĂ© assurĂ©ment la force vive la plus active et la plus critique de toutes les autres, du fait certainement de sa libertĂ© dĂąâŹâąaction et dĂąâŹâąexpression. Malheureusement, certains membres de la diaspora, ignorant la rĂ©alitĂ© du terrain, se laissent parfois emporter par des considĂ©rations subjectives qui les poussent Ă la culture de la haine et Ă lĂąâŹâąincitation Ă la violence plutĂÂŽt que de prĂÂŽner la paix et la cohĂ©sion sociale. Sont-ils seulement conscients des consĂ©quences de leurs dĂ©marches? Comme disait Ghandi Ă juste raison dĂąâŹâąailleurs, ĂĂ qui connait la mort a plus de responsabilitĂ© devant la vieĂ Ă» et surtout poursuivait-ilĂ ĂĂ Commencez par changer en vous ce que vous voulez changer autour de vousĂ Ă». La triste rĂ©alitĂ© est quĂąâŹâąune guerre si elle devait sĂąâŹâąĂ©clater, ne saurait faire des victimes sĂ©lectives en fonction de leur degrĂ© de culpabilitĂ©. Est-il nĂ©cessaire de rappeler que si le Tchad est ce qu'il est aujourd'hui avant dernier pays le plus pauvre de la planĂšte malgrĂ© ses immenses ressources, c'est quand mĂÂȘme par la faute de beaucoup de ses propres fils et filles, toutes obĂ©diences confondues? N'est-il pas temps que chacun fasse sa propre autocritique, son mea-culpa en se demandant ce qu'il aurait dĂ» faire quand il en avait l'opportunitĂ©.Ă Les personnalitĂ©s ressources Les personnalitĂ©s ressources ne doivent pas non plus attendre de se faire inviter Ă la table des nĂ©gociations pour Ă©mettre leur opinion. Elles doivent participer activement et contribuer gĂ©nĂ©reusement Ă bĂÂątir lĂąâŹâąĂ©difice national de la paix et de la stabilitĂ© politique et ce, indĂ©pendamment de leur position gĂ©ographique ou rang protocolaire En somme, le pari qui sĂąâŹâąannonce difficile nĂąâŹâąest pas irrĂ©alisable, pourvu que tout le monde y mette du sien. Ă⏠bon entendeur salut ! Hissein Idriss Haggar
A Dieu nous appartenons et Ă Lui nous retournons » Ayant appris avec une vive Ă©motion et une grande affliction la triste nouvelle de la disparition dâELHADJ NOURADINE MAHAMAT, dĂ©cĂšs survenu le 10 Octobre 2009 Ă Ndjamena Ă la suite dâune longue maladie.
CâĂ©tait ma derniĂšre rencontre avec lui, mon intuition ne mâa jamais trahit, ce WE que jâai passĂ© Ă FĂšs Ă©tait particulier , je ne voulais pas sortir, je nâai eu bizarrement quâune seule envie, câest rester avec mon grand pĂšre maternel et discuter avec lui . Nous avons fait le tour, nous avons parlĂ© de tout, il me rĂ©pĂ©tait Ă chaque fois combien il apprĂ©ciait ma sagesse et ma façon de voir les choses et moi, je lui disait combien il nous est trĂšs cher. Lui aussi Ă©tait intuitif, il savait quâil ne lui restait que quelques jours, et il Ă©tait prĂȘt pour partir . Je nâoublierai jamais cette phrase quâil mâa rĂ©pĂ©tĂ© ce jour lĂ Ma fille, jâai accomplit ma mission sur terre, sayez, je veux partir ». Lui aussi a eu cette Ă©trange sensation que câĂ©tait sa derniĂšre conversation avec moi. Bien Ă©videmment quâil a bien accomplit sa mission , je nâai jamais vu durant toute ma vie un homme qui rassemble autant de qualitĂ©s un homme fort de caractĂšre, battant, charismatique, trĂšs intelligent, pragmatique, persĂ©vĂ©rant, qui a bon cĆur , engagĂ© , pieu, sage , visionnaire , gĂ©nĂ©reux, diplomate,⊠Un homme trĂšs organisĂ©, trĂšs propre, qui ne ratait jamais la priĂšre de "lfajr", qui considĂ©rait le jour du vendredi comme un jour de fĂȘte, qui avait une excellente hygiĂšne de vie, qui aimait voir notre famille toujours soudĂ©e et solidaire ⊠Alors que jâĂ©tais avec lui, des voisins que je ne connaissais pas sont venus lui rendre visite, il mâa alors prĂ©sentĂ© avec une trĂšs grande fiertĂ© Regardez, voilĂ ma petite fille, ma petite fille Meryem » , lâun de ses voisins lui a dit Allahoumma j3alha mimmane yastami3ouna l9aoula fa ya yatabi3ouna a7sanahou » et mon grand pĂšre a dit amine », en traçant sur son visage un trĂšs joli sourire, comme sâil voulait dire quâil ne voulait que ca pour moi , que je reste toujours sur la bonne voie. Jâaurais souhaitĂ© que je reste encore avec lui, mon cĆur battait Ă chaque fois que je ressentais que câĂ©tait la derniĂšre fois que je le vois, mais il fallait partir. Je suis montĂ©e dans la voiture, puis je suis redescendue, il fallait que je fasse les adieux bien comme il faut. Je ne me cessais de me rĂ©pĂ©ter que câest la derniĂšre fois,je me suis dirigĂ©e alors vers mon grand pĂšre , je lui ai fait un baise main tendre et affectueux. Je le savais, je le sentais, câĂ©tait le dernier baise main. Une semaine plus tard, le tĂ©lĂ©phone sonna vers deux heures du matin, ca ne pouvait ĂȘtre que ce que jâai prĂ©senti. Ma mĂšre me rĂ©veilla, jâai essayĂ© de me mettre debout, jâai trĂ©buchĂ©, je nâarrivais pas Ă me lever. Je nâai jamais ressenti ce sentiment, jâai essayĂ© de nouveau et je nâarrivais toujours pas. Mon cĆur battait la chamade, jâarrivais Ă peine Ă respirer, jâavais des jambes comme du coton et je nâarrivais plus Ă placer un seul mot. Jâai commencĂ© Ă lire quelques sourates du coran pour me donner la force, car je savais ce qui allait arriver. Ma mĂšre appela de nouveau la maison Ă FĂšs, Mon grand pĂšre avait Ă©tĂ© transportĂ© dâurgence Ă la clinique, jâessayais de la consoler, il est juste malade ⊠ca va aller⊠pas de panique⊠prions pour lui ».Mais , en rĂ©alitĂ© , je savais que câĂ©tait la fin. Ma mĂšre me demanda dix minutes aprĂšs dâappeler la clinique, jâai dĂ©crochĂ© le tĂ©lĂ©phone en tremblant comme une feuille , jâai demandĂ© des nouvelles, et une voix mâa rĂ©pondu lbaraka f raskoum⊠» .PĂąle comme la mort , jâai fixĂ© ma mĂšre du regard en mâefforçant de ne pas perdre la voix et jâai dit Inna lillahi wa inna ilayhi raji3oune » et puis ma gorge se noua , et jâai ajoutĂ© en anticipant la rĂ©action de ma mĂšre maman , innama sabrou 3inda sadmati l2oula ». Toute la famille, se dirigea alors vers FĂšs , je suis restĂ©e Ă la maison , pour les rejoindre le lendemain avec ma tante et mes cousins .La nuit fut longue, trĂšs longue. Je nâai pas arrĂȘtĂ© de prier pour mon grand pĂšre, pour ce grand chef de famille, pour ce grand battant, pour ce grand homme. Jâai eu aussi le rĂ©flexe de lire la sourate Yassine », une sourate qui a dĂ» certainement apporter soulagement pour mon grand pĂšre en ces moments. Les 198 km qui nous sĂ©parent de FĂšs devinrent 1980 Km, je voulais arriver vite, je baignais dans la tristesse. ArrivĂ©e Ă FĂšs, je nâai pas voulu jeter un dernier regard sur la dĂ©pouille de mon grand pĂšre âque Dieu ait son Ăąme-, je nâai pas voulu le voir allongĂ©. Je voulais que mon dernier contact avec lui soit ce baise main plein de tendresse que je lui ai fait, ce regard de bĂ©nĂ©diction, et cette voix imposante me disant que Dieu te bĂ©nisse, que Dieu te bĂ©nisse » Durant les deux jours qui suivirent la mort de mon grand pĂšre, je nâai pas quittĂ© ma chĂšre maman, qui, envahit par une profonde amertume, frĂŽlait la dĂ©plume, ses yeux devinrent ternes . Elle venait de perdre son papa, son ami et son confident .Je mesurais sa peine. Heureusement, papa Ă©tait lĂ pour elle, heureusement nous Ă©tions tous lĂ pour elle, pour ma tante et pour ma grand-mĂšre. Nous nous sommes consolĂ©s avec beaucoup dâaffection et dâamour. AprĂšs avoir fait le deuil de mon grand pĂšre, jâai repris mon travail, peinĂ©e, maussade, jâavais la vague Ă lâĂąme. A chaque fois que je marchais dans le rue, jâavais envie de crier trĂšs fort et de dire Ă tout le monde combien je suis triste, mais je ne lâai pas fait, car jâĂ©tais convaincue que les consolations des gens ne soulageraient pas ma peine. Jâai criĂ© chez moi, jâai pleurĂ© chez moi, jamais je nâai versĂ© des larmes aussi grosses, des larmes de chagrin, des larmes de tristesse. Jâai priĂ© avec humilitĂ© et Dieu mâa aidĂ© Ă dĂ©passer cette dure Ă©preuve. Le dĂ©cĂšs de mon grand pĂšre maternel aussi Ă©prouvant soit-il, mâa rendu plus forte, beaucoup plus forte. Grand pĂšre, je ne tâoublierai jamais. Grand pĂšre si tu savais seulement que je nâarrĂȘtte pas de prier pour toi, Grand pĂšre si tu savais la peine que jâai ressenti en passant Ă cĂŽtĂ© dâune parfumerie Ă la rue Montaigne Ă Paris, je me suis dit que si tu Ă©tais encore en vie, je mâaurais fait lâimmense plaisir de tâacheter ton parfum prĂ©fĂ©rĂ©. Mais tu sais, tu mĂ©rites mieux quâun parfum, mieux quâune montre luxueuse, mieux quâune chemise signĂ©e ,⊠mieux que toutes les belles choses qui se trouvent sur cette terre. Le cadeau que je te fais mon grand pĂšre , câest de rester fidĂšle aux principes que tu nous a appris moi et mes frĂšres et sĆurs , les principes dâhonnĂȘtetĂ© , dâengagement , de pardon , dâaimer sans attendre une contrepartie, dâaider les autres , de faire du bien et lâoublier », de traiter les ennemis » comme des amis, de donner tout ce quâon peut , ⊠et beaucoup dâautres principes , oh combien difficiles Ă appliquer de nos jours. Grand pĂšre, je suis sĂ»re et certaine que Dieu te fera le cadeau auquel nous aspirons tous le paradis, inchallah. Grand pĂšre, la maison est devenue sans Ăąme avec ta disparition. Grand pĂšre, ta sagesse me manque, tes conseils Ă©rudits me manquent, ton amour me manque, ton intelligence me manque, tu me manques Grand pĂšre, et tu me manqueras toujours. Grand pĂšre, je sentais que je nâallais plus te revoir lors de notre derniĂšre rencontre, je voulais te dire combien je tâaime, mais je me suis malheureusement retenue, en essayant de croire que jâaurais lâoccasion de te le dire une autre fois, je refusais de croire que câĂ©tait la derniĂšre fois. Et depuis ce jour, je nâhĂ©site jamais Ă dire aux personnes que jâaime que je les aime. Grand pĂšre , je tâaime . Grand pĂšre , tu seras fier de moi inchallah , je te le promets .Grand pĂšre, que Dieu ait ton Ăąme en sa sainte misĂ©ricorde. Nous sommes Ă Dieu et câest Ă lui que nous retournons »
s973Hp.