VirusL.I.V.3 ou la mort des livres. Année de publication : 2007; Genres : Fiction. Nombre de page : 190 pages; Prix éditeur : 4,90; ISBN : 2013224125; Source : Amazon; Acheter ce livre. Ma liste de lecture. Résumé Le gouvernement des Lettrés a interdit les écrans et décrété la lecture obligatoire. Face à cette tyrannie, les Zappeurs se révoltent : ces
de Christian Grenier Genre science-fiction. ThĂšmes informatique, handicap, lecture. Mon rĂ©sumĂ© Dans un autre monde, il existe deux sortes de personnes les LettrĂ©s, qui aiment les livres, et les Zappeurs, qui prĂ©fĂšrent les Ă©crans. Allis, hĂ©roĂŻne sourde-muette, se fait engager par les LettrĂ©s un matin, ils viennent la chercher chez elle et lui annoncent qu'elle est chargĂ©e de trouver un antidote au virus qui efface les mots des livres quand on les lit. Elle prend un train pour Epinay-sur-Seine et rencontre des Zappeurs, dont un homme-Ă©cran, dans son wagon. ArrivĂ©e Ă destination, elle cherche le CCC le Couvert, le Coucher, la Culture oĂč elle passe la nuit. Malheureusement, elle se fait kidnapper par les personnes qu'elle a rencontrĂ©es dans le train et est amenĂ©e auprĂšs de leur chef, Sonn. Elle apprend que le virus n'a pas d'antidote et qu'il a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© involontairement. Elle est ensuite enfermĂ©e dans une cellule oĂč un ordinateur est prĂ©sent. Elle se connecte et correspond avec Mondaye, un rendez-vous quotidien. Elle dĂ©couvre que Monday est un garçon et comprend que Sonn, Lund et Monday ne sont qu'une seule et mĂȘme personne. Lund, Ă©tant tombĂ© amoureux d'Allis, la laisse partir en compagnie de son homme-Ă©cran. Pendant ce temps, CĂ©line, membre de l'AcadĂ©mie des LettrĂ©s, attend dehors avec des gardiens de l'ordre pour emprisonner Allis dans la cellule oĂč elle Ă©tait auparavant. L'homme-Ă©cran lui a donnĂ© un CD avant de mourir. Allis et Emma sont sauvĂ©es grĂące au livre Farenheit 451 oĂč Allis communique avec Lund qui s'Ă©tait prĂ©cĂ©demment enfui. Une fois saines et sauves, elles se rendent Ă l'acadĂ©mie oĂč Allis montre aux autres membres le CD, que lui a donnĂ© l'homme-Ă©cran. CĂ©line est alors renvoyĂ©e de l'acadĂ©mie et Lund y est engagĂ© grĂące a sa fameuse dĂ©couverte. Ma critique J'ai bien aimĂ© les passages oĂč les personnages Ă©taient dans le monde virtuel car c'Ă©tait plus intĂ©ressant que le reste de l'histoire. Je n'ai pas trop aimĂ© les dĂ©bats Ă l'AcadĂ©mie qui Ă©taient ennuyeux. Mon classement L'ordinatueur *** Virus ** Golem * Toutsur l Ă©tranger personnages principaux. sels Kruschen et je lâai collĂ©e dans un vieux cahier oĂč je mets les choses qui mâamusent dans les journaux. 1Avant dâĂȘtre bibliothĂ©caire Ă lâhĂŽpital, jâai longtemps exercĂ© en bibliothĂšque municipale. On envisage habituellement lâhĂŽpital comme un monde Ă part, un monde dâisolement et de sĂ©paration et je peux dire aujourdâhui que, lorsque jâai pris mes fonctions, jâai Ă©tĂ© submergĂ©e par un sentiment de cet ordre. Je quittais alors lâunivers familier et rassurant des bibliothĂšques publiques et dĂ©couvrais que, malgrĂ© mon savoir professionnel, jâĂ©tais sans expĂ©rience dans ce lieu spĂ©cifique. Cette forme de solitude mâa permis de rĂ©flĂ©chir Ă la spĂ©cificitĂ© de lâhospitalisation et Ă son influence sur les pratiques de lecture. En effet, la lecture Ă lâhĂŽpital ne peut sâenvisager quâen relation avec les particularitĂ©s de ce lieu fermĂ© », dominĂ© par deux composantes lâisolement et la disparitĂ©. Quâelle soit de courte ou de longue durĂ©e, lâhospitalisation entraĂźne gĂ©nĂ©ralement chez le patient, et chez lâenfant en particulier, le sentiment dâappartenir Ă un monde Ă part celui de la souffrance physique et morale. LâhĂŽpital est un lieu qui, en raison de sa fonction publique et sociale, fait lâobjet dâune frĂ©quentation intense et variĂ©e de la population. Le patient est isolĂ©, sĂ©parĂ© de sa famille, contraint de cohabiter, il est totalement pris en charge par le monde mĂ©dical. Il est projetĂ© dans un monde gouvernĂ© par des lois spĂ©cifiques et dominĂ© par un ordre diffĂ©rent de celui qui rĂ©git son milieu dâorigine, confrontĂ© Ă de multiples promiscuitĂ©s. De plus, pour les enfants handicapĂ©s, la technicitĂ© qui caractĂ©rise lâhĂŽpital moderne nâest pas toujours propice aux expressions relationnelles et aux Ă©motions. Parce que, lorsque tout repose sur une conception optimiste des pouvoirs de la mĂ©decine, de ses ambitions et de ses succĂšs, les autres besoins de lâenfant sont souvent relĂ©guĂ©s Ă un rang secondaire. Dans ce contexte particulier, lâoffre de lecture permet de prendre en compte les besoins non matĂ©riels, câest-Ă -dire intellectuels et affectifs, elle accompagne lâenfant hospitalisĂ© pour quâil trouve sa place entre lâacceptation des normes du monde hospitalier les soins douloureux, la sĂ©paration et son besoin de libertĂ© comme dâintimitĂ©. 2LâhĂŽpital Raymond-PoincarĂ© de Garches est une rĂ©fĂ©rence dans le domaine de la prise en charge de la personne handicapĂ©e. Les services de pĂ©diatrie accueillent des enfants atteints de maladies gĂ©nĂ©tiques, de pathologies neurologiques et neuromusculaires rares, de cancers. La pĂ©diatrie associe les soins et un environnement scolaire adaptĂ© de la maternelle au lycĂ©e. LâĂ©tablissement est Ă©galement un centre de rĂ©fĂ©rence des troubles de lâapprentissage du langage oral et Ă©crit. La durĂ©e dâhospitalisation est habituellement longue, de plusieurs mois Ă plusieurs annĂ©es. 3La mĂ©diathĂšque du personnel et des malades est un service de lâhĂŽpital. Câest une bibliothĂšque multimĂ©dia gĂ©rĂ©e par deux bibliothĂ©caires professionnelles. Elle est dotĂ©e dâun budget dâacquisition suffisant pour suivre lâactualitĂ© Ă©ditoriale. Les enfants sây rendent soit dans le cadre scolaire, soit avec leurs parents. Pour ceux qui ne peuvent se dĂ©placer, les deux bibliothĂ©caires proposent des chariots hebdomadaires de prĂȘts aux chevets ». 4Ă lâhĂŽpital, la fonction de bibliothĂ©caire nâa aucune visĂ©e directement thĂ©rapeutique, toutefois, elle sâavĂšre essentielle Ă plus dâun titre ! Les bibliothĂ©caires aiment se dĂ©finir comme des passeurs, des mĂ©diateurs de lâinformation. Ici, ce rĂŽle Ă©ducatif et intellectuel revĂȘt un caractĂšre singulier. Il sâagit dâĂ©couter attentivement ce qui sâexprime tout comme ce qui ne sâextĂ©riorise pas afin de rĂ©pondre Ă la variĂ©tĂ© des attentes formulĂ©es ou non. Il nâest pas rare quâun nouvel hospitalisĂ© » nâemprunte rien pendant des semaines, lâimportant est alors juste que lâenfant sache quâil y a lĂ des livres Ă sa disposition. 5Ă lâhĂŽpital, les demandes sont multiples aider un parent Ă trouver lâalbum qui lui permettra de partager un moment privilĂ©giĂ© avec son enfant malade ; guider lâenfant pour quâil retrouve dans les collections de la mĂ©diathĂšque ses fictions ou auteurs prĂ©fĂ©rĂ©s, proposer Ă un patient indĂ©cis quelque chose de facile Ă lire, pour se changer les idĂ©es⊠» peut-ĂȘtre jusquâĂ oublier un temps sa condition dâhospitalisĂ©. 6La lecture Ă lâhĂŽpital est souvent une lecture Ă©vasion » qui rĂ©pond Ă la nĂ©cessitĂ© de mettre Ă distance ». Elle est un moyen de redĂ©finir son propre rapport au monde. Elle est aussi, par les documents dâactualitĂ©, facteur de rĂ©union Ă la communautĂ© humaine toujours en mouvement Ă lâextĂ©rieur. Elle peut encore aider Ă la reconstruction dâune intĂ©gritĂ© Ă©branlĂ©e tant par la souffrance physique que psychique grĂące aux publications sur la douleur ou le handicap, qui permettent aux patients, et Ă leurs proches, de se rĂ©approprier le champ du mĂ©dical et du social. Ces quelques exemples ne reprĂ©sentent bien sĂ»r quâune partie des demandes. Car la lecture conjugue toujours plusieurs finalitĂ©s, la lecture Ă©vasion » sâimbriquant souvent dans la lecture reconstruction ». Mais quelle quâelle soit, elle peut amener les patients Ă mieux resituer et relier leur histoire personnelle Ă une histoire plus vaste pour lui donner du sens. Car un livre, câest Ă la fois un repli sur lâintime et une ouverture infinie sur le monde. 7Je me souviens de J., adolescente de 15 ans, tĂ©traplĂ©gique Ă la suite dâun accident. Ă cĂŽtĂ© du chariot de prĂȘt, lâĂ©ducatrice insistait pour que J. emprunte et se change les idĂ©es ». J. nâa pas supportĂ© que la lecture lui soit proposĂ©e pour faire diversion, elle a rĂ©pondu Moi je ne veux pas lire, je veux remarcher. » Que peut lâoffre de lecture face Ă cette rĂ©ponse ? Quelles raisons explicites ou implicites les jeunes lecteurs hospitalisĂ©s ont-ils de lire ? Quels effets attendent-ils de la lecture ? Ces effets sont-ils diffĂ©rents Ă lâextĂ©rieur au sein de la cellule familiale quâĂ lâintĂ©rieur Ă lâhĂŽpital ? 8Câest en souvenir de J. que jâai demandĂ© Ă trois adolescents, grands usagers de la mĂ©diathĂšque, de rĂ©pondre Ă ces questions est-ce que lâoffre de lecture est nĂ©cessaire Ă lâhĂŽpital ? Est-ce que la fiction lâimaginaire rĂ©pare et comble une absence ? 9Nous avons lu ensemble lâargument proposĂ© par La Lettre du Grape. Nous nous sommes arrĂȘtĂ©s sur quelques-uns des concepts exposĂ©s nĂ©cessitĂ© », roman familial ». Au fil des trois rencontres, un dialogue sâest engagĂ©. Beaucoup dâautres sujets ont Ă©tĂ© abordĂ©s lors de ces discussions et nâapparaĂźt ici que ce qui concerne exclusivement les livres et la lecture. Ce qui suit est la retranscription fidĂšle, chronologique des propos tenus par T., adolescent de 13 ans, et A., adolescentes de 14 et 12 ans. 10Ils ont, chacun Ă leur maniĂšre, mis lâaccent sur le fait que la lecture est une mise Ă distance mais que ce nâest pas du temps inutile ni une mise entre parenthĂšses de la souffrance. Câest Ă la fois un refuge et un recul qui permet de ne plus ĂȘtre objet de ce qui leur arrive, mais dâen devenir sujets. La fiction offre la possibilitĂ© de rĂ©tablir un espace intime dans un lieu collectif. Pour ces trois adolescents, la mĂ©diation, les propositions des bibliothĂ©caires se doivent de respecter leur besoin de libertĂ© retrouvĂ©e. 11T. â Jâaime les livres qui nous apprennent Ă ne pas se fier aux apparences comme Virus LIV3 ou La mort des livres [1]. Mes auteurs prĂ©fĂ©rĂ©s sont R. Dahl et Rowling. 12Les auteurs de livres rĂ©alistes je nâaime pas, ça me rattache comme des chaĂźnes au monde rĂ©el. Les livres, ça sert Ă sâĂ©vader ; lorsque jâĂ©tais petit, dans mes grands moments de dĂ©prime, on mâa imposĂ© des livres, et maintenant jâen ai besoin. 13Jâaime les gros romans, lâhumour. Je veux quitter le monde rĂ©el dans les livres. La vie est diffĂ©rente pour tous mĂȘme sâil y a des choses communes. Par exemple, quand jâĂ©tais en primaire, je nâimaginais pas comment fonctionnait un collĂšge. Câest grĂące aux romans que jâai dĂ©couvert comment allait ĂȘtre ma vie au collĂšge, les problĂšmes avec les professeurs, les devoirs. 14Comment choisissent-ils les romans Ă la mĂ©diathĂšque ? 15T. â Je mâapparente » au rĂ©sumĂ© et si le sujet mâintĂ©resse, je lâemprunte. Que ce soit dans la mĂ©diathĂšque de lâhĂŽpital ou lorsque ma mĂšre mâachĂšte des livres, câest les mĂȘmes critĂšres. Je recherche des livres diffĂ©rents du monde rĂ©el, mais il ne faut pas quâils soient complĂštement ailleurs non plus. Un jour, ma mĂšre mâa offert un livre qui raconte lâhistoire dâun garçon qui allait se faire opĂ©rer. Jâallais me faire opĂ©rer et ce rapprochement ne mâa pas fait plaisir. Bien sĂ»r, cela mâa Ă©clairĂ© sur ce que jâallais endurer Ă la sortie de lâopĂ©ration. La souffrance Ă©motionnelle et physique. Maintenant que jâai grandi, jâai plus conscience des choses et des enjeux. Ce livre sur lâopĂ©ration, bien sĂ»r jâavais conscience, je savais que cela allait ĂȘtre dur. Câest ma vie qui est en jeu Ă chaque opĂ©ration. Mais ce livre, ça mâa stressĂ© plus quâautre chose. Moi, ce nâest pas ce genre de livre que je recherche tout seul Ă la mĂ©diathĂšque. Je recherche des livres pour mâĂ©vader, des fictions, de lâhumour. Les livres sur ma vraie vie, je ne les lis pas trop. â Ă ce sujet, les livres sur les hĂŽpitaux, ça nâa pas franchement dâintĂ©rĂȘt, câest bien dâavoir un autre point de vue, câest vrai que câest bien. Mais moi ça ne mâaide pas vraiment. Les livres sur la maladie, les hĂŽpitaux ça me libĂšre pas, câest tout le contraire, ça mâangoisse. 17A. â Moi, il y a un livre qui mâa fait bien rire, un livre drĂŽle sur lâhĂŽpital. Câest lâhistoire dâun bonhomme vert, quand il passe une radio, il pense quâon va voir quâil nâest pas courageux. Quâil a peur. Mais moi je sais que ce nâest pas en passant une radio quâon va voir que je suis courageuse. 18T. â Quand je suis dĂ©primĂ©, que je veux partir de lâhĂŽpital, rentrer chez moi, parce que câest long, trop long, je reprends Harry Potter, je mây replonge. Lâauteur dâHarry Potter [2] met lâaccent sur Harry qui a perdu ses parents, il sait la souffrance que câest de ne pas vivre avec ses parents. Mais tu sais T. sâadresse Ă la bibliothĂ©caire quâil y a des auteurs qui ont le chic pour faire mal, ces livres-lĂ je les repĂšre tout de suite, je les range et je ne les reprends plus. Jamais quand tu me conseilles un livre que tu as aimĂ©, tu ne mets pas le doigt lĂ oĂč ça fait mal. Jâaime quâĂ la mĂ©diathĂšque tu ne me donnes pas des livres qui me font du mal. 19A. â Pour moi, peu importe le livre, quand je suis dĂ©primĂ©e, je lis et surtout jâĂ©coute de la musique. 20T. â Moi je lis pour comprendre ce qui va mâarriver et pouvoir imaginer le futur Ă ma maniĂšre. Mais jâai besoin que ce soit un peu diffĂ©rent de moi. Par exemple Tara Duncan [3], elle a 15 ans mais je comprends ce quâelle vit comme adolescente. Câest comme Celle que je ne suis pas [4] de Vanyda. LâhĂ©roĂŻne a 15 ans aussi, câest une fille qui a les soucis de son Ăąge. Bon moi je suis un garçon de bientĂŽt 13 ans, mais elle va ĂȘtre sĂ©parĂ©e de ses copains pour rentrer en seconde, câest ce que je vis, la sĂ©paration, alors ça me rapproche de ma vie rĂ©elle, mais câest diffĂ©rent. Les livres, câest nĂ©cessaire pour ma vie intĂ©rieure, ça mâaide Ă grandir. 21A. â Moi jâaime les livres avec des images, les fictions en fait ça sert surtout Ă nous faire rĂȘver. Mais, dâun autre cĂŽtĂ©, dans les romans, il nây a pas dâimage et cela dĂ©veloppe lâimagination de se crĂ©er des images. â Jâaime bien Ă©chapper au monde rĂ©el, en lisant des histoires oĂč les personnages traversent des Ă©preuves, comme dans Les roses du Mexique [5] de Pam Muñoz Ryan, le pĂšre de lâhĂ©roĂŻne est mort, elle est obligĂ©e de fuir aux Ătats-Unis sinon sa mĂšre devra se marier avec un oncle. Lâhistoire finit bien. Je prĂ©fĂšre quand ça finit bien. Jâai aimĂ© ce livre. 23T. â Les livres sont nĂ©cessaires parce quâils font rĂ©flĂ©chir sur dâautres mondes et sur ce quâil faut changer dans notre monde Ă nous pour ĂȘtre positif. Par exemple Artemis Fowl [6] dâEoin Colfer. Câest comme Virus LIV3 ou La mort des livres [7] de Christian Grenier, câest un livre sur le futur qui donne des idĂ©es, on pense Ă ce qui se passera plus tard. Câest comme Thomas Drimm [8], câest ma grand-mĂšre qui me lâa offert, tous les pays sont rĂ©unis pour en faire un seul. Câest une bonne idĂ©e politique pour la vie future. Les nationalitĂ©s abolies pour Ă©viter dâautres conflits. â Moi, je nâaime pas trop que mes parents comprennent ce que je lis. Sâils comprennent ça ne mâappartient plus. Je veux que ce soit pour moi toute seule. Moi jâaime lire, ça ne changera jamais, mais je nâaime pas quâon mâimpose des choses comme Ă lâĂ©cole. 25A. â Moi, je mâinvente mes histoires, pour jouer le soir, parce que je mâennuie, et tous les soirs je continue mon histoire dans ma tĂȘte. Alors je ne vois pas trop lâintĂ©rĂȘt de lire quand on a sa propre histoire Ă soi. Je lis un livre par mois, mais avec des images. Moi jâaime quâon mâimpose un livre, comme ça je nâai pas besoin de choisir. 26T. â Moi, je lis minimum quatre chapitres par jour, des gros livres. Ămotionnellement jâimagine pas vivre sans livres, jâaime bien partager avec un auteur des choses quâil a peut-ĂȘtre vĂ©cues. Mais je ne veux pas quâon casse ce que jâai dĂ©jĂ imaginĂ©, par exemple Les pilleurs de sarcophages [9] sur lâĂgypte ancienne mâa déçu, lâauteur veut Ă tout prix nous apprendre des faits historiques, ce nâest pas un Ă©crivain câest plutĂŽt un professeur et cela ne mâintĂ©resse pas. â Moi, jâaime bien quand vous me conseillez Ă la bibliothĂšque. Agathe bibliothĂ©caire mâa fait dĂ©couvrir une sĂ©rie sur des adolescentes. Vous savez ce que jâaime, vous cherchez longtemps. Mais je ne prends pas toujours ce que vous me conseillez rires ! 28On constate tout dâabord que, comme beaucoup dâadolescents lecteurs, T., et A. se singularisent par une intense exigence. Ils sont en quĂȘte de sens et cherchent Ă Ă©largir leur comprĂ©hension du monde pour mieux agir sur celui-ci. On remarque leur vif intĂ©rĂȘt pour des problĂ©matiques fondamentales de lâexistence les conflits religieux, politiques, lâenvironnement. 29Pour ces jeunes lecteurs, les Ă©motions les plus recherchĂ©es sont la joie et le rĂ©confort, grĂące aux textes dâhumour et aux romans qui finissent bien ». Ils rejettent les romans vrais », ou les rĂ©cits vraisemblables sur lâhĂŽpital et la maladie. Cependant, il est nĂ©cessaire que les bibliothĂ©caires soient extrĂȘmement attentives Ă cette thĂ©matique dans la production Ă©ditoriale et quâelles intĂšgrent dans leur fonds des fictions de qualitĂ© sur ces sujets. T., et A. recherchent avant tout le plaisir dans des histoires qui emportent loin dâautres mondes, dâautres civilisations. Ce plaisir dâun ailleurs, dâune Ă©vasion cognitive et Ă©motionnelle est souvent couplĂ© avec celui du contigu des rĂ©cits de vie exemplaire ou des narrations structurĂ©es Ă la maniĂšre des contes traditionnels. Il sâagit gĂ©nĂ©ralement dâouvrages qui mettent en scĂšne les diffĂ©rentes Ă©tapes dâune transformation Ă travers des mĂ©tamorphoses douloureuses et proposent des schĂšmes explicatifs, rassurants oĂč la souffrance est rĂ©parĂ©e par la rĂ©alisation des vĆux les plus impossibles. Lors des discussions, bien quâils aient surtout mentionnĂ© des fictions diffĂ©rentes de leurs vĂ©cus et rĂ©cusĂ© Ă plusieurs reprises les rĂ©cits rĂ©alistes, on observe quâils citent essentiellement des romans ou bd qui mettent en Ćuvre un processus dâ sâaperçoit quâĂ lâhĂŽpital comme ailleurs, la lecture est un support de construction identitaire. Pour T., la fiction permet dâaccĂ©der Ă la connaissance de soi par lâidentification. T. et ont besoin de croiser des regards multiples pour dĂ©couvrir dâautres reprĂ©sentations de ce monde sur lequel ils sâ de la distraction, de lâoubli de la souffrance, la fiction touche au sens de la vie le thĂšme de la sĂ©paration est souvent soulignĂ© par T., Ă la dignitĂ© toujours maintenue mais encore Ă la recomposition de lâimage de soi. Il y a dans lâĆuvre Ă©crite un caractĂšre qui peut ĂȘtre profondĂ©ment faut-il que les passeurs soient animĂ©s par la passion de la lecture, quâils en soient convaincus ! Pour transmettre ce goĂ»t, pour faire naĂźtre ou rĂ©activer le dĂ©sir de lire, il faut avoir Ă©prouvĂ© que le besoin de fictions â quâelles soient littĂ©rature, essais, poĂ©sie â rĂ©pond Ă une nĂ©cessitĂ© intĂ©rieure et cela quelle que soit la fragilitĂ© physique ou psychique de chacun, quel que soit son handicap, temporaire ou besoin rĂ©current dâautonomie, dâĂȘtre libre de ses choix afin de se recrĂ©er un espace intime et de restaurer une intĂ©gritĂ© fragilisĂ©e par la maladie a Ă©tĂ© souvent Ă©voquĂ©. Ce que jâaime Ă la bibliothĂšque, câest retrouver les auteurs que jâaime. Le dernier Tara Duncan, je nâai pas Ă attendre de rentrer chez moi pour le demander. Et tu me prĂ©sentes des livres, mais ce que je prĂ©fĂšre câest choisir tout seul », nous dit T. Cette libertĂ© revendiquĂ©e est une exigence essentielle que nous, bibliothĂ©caires, nous nous devons de respecter car les enfants hospitalisĂ©s ne peuvent refuser un soin douloureux ou une intervention, alors, il est primordial quâils puissent refuser dâemprunter un livreâŠPersonne ne peut savoir si le monde est fantastique ou rĂ©el, et non plus sâil existe une diffĂ©rence entre rĂȘver et Luis Borges Notes [*] Myriam Revial, bibliothĂ©caire. [1] Virus LIV3 ou La mort des livres, Christian Grenier, Hachette, 1998. [2] Harry Potter, Rowling, Gallimard Jeunesse, 7 tomes. [3] Tara Duncan, Sophie Audouin-Mamikonian, Flammarion Pocket et XO Ă©ditions, plusieurs tomes. [4] Celle que je ne suis pas, Vanyda, Dargaud, 2008. [5] Les roses du Mexique, Pam Muñoz Ryan, Actes Sud, 2003. [6] Artemis Fowl, Eoin Colfer, Gallimard Jeunesse, 6 tomes. [7] Voir note 1. [8] Thomas Drimm, Didier van Cauwelaert, Albin Michel, 2009. [9] Les pilleurs de sarcophages, Odile Weulersse, Hachette, 1999.1Ăšre sĂ©ance au CDI ce lundi 22 novembre â avec les 4Ăšme2 de monsieur Denis Bardet - pour prĂ©parer la FĂȘte de la littĂ©rature » qui aura lieu au collĂšge st Germain des FossĂ©, lundi 16 juin autour des romans Virus LIV3 ou la mort des livres ; La guerre des livres des auteurs invitĂ©s, Christian Grenier et Alain Grousset. RĂ©partition des Ă©lĂšves dans diffĂ©rents ateliers de guerre des des livres d'Alain GROUSSET Gallimard Jeunesse, collection Hors-pisteLâhistoire Shadi, jeune pilote de la SĂ©cession, est abattu lors dâune mission par les vaisseaux de la ConfĂ©dĂ©ration ImpĂ©riale. Il parvient, Ă temps, Ă sâĂ©jecter de son appareil pour atterrir sur Libel Babel ?, une planĂšte ennemie devenue la derniĂšre bibliothĂšque de l'univers. Il est alors recueilli par Angus, le maĂźtre-conservateur, un Ă©rudit qui lutte pour sauver les livres menacĂ©s par l'hypertechnologie. Shadi va alors dĂ©couvrir un monde jusque-lĂ inconnu, le monde des livres. En fait, aussi surprenant que cela puisse paraĂźtre, il se sent bien chez lâennemi, dans cette dans cette atmosphĂšre de sagesse et de connaissanceâŠmalgrĂ© la guerre, malgrĂ© les avis de recherches contre lui. Un sentiment encore davantage renforcĂ© par la bouleversante rencontre quâil y fait celle de ThaĂŻs, fille dâOrfel, lâennemi jurĂ© dâAngus. Mais quand lâEmpereur dĂ©barque sur Libel, câest la panique, dâautant plus quâun Ă©vĂ©nement imprĂ©vu entraĂźne le jeune pilote dans une course poursuite dramatiqueâŠLe thĂšme A lâheure de la numĂ©risation, du dĂ©veloppement des nouvelles technologie, de lâe-book, que va devenir le livre ? Cette histoire originale les livres est une vraie histoire, un plaidoyer pour le livre et la lecture. Un hommage Ă lâobjet livre, Ă la relation passionnelle que le lecteur a avec cet objet et aux diffĂ©rents corps de mĂ©tier âŠLe but ? Donner envie de lire !Commentaire Jâai lu dâune traite cette histoire passionnante de Science-fiction, facile Ă lire, autour dâune idĂ©e originale le livre comme hĂ©ros !LâĂ©criture enthousiaste, sans temps mort, dâAlain Grousset est trĂšs efficace, trĂšs visuelle dĂšs le premier chapitre, jâĂ©tais plongĂ© dans Star Wars jâĂ©tais dans le ciel au milieu des vaisseaux qui se tiraient dessus... Lâaction est bien menĂ©e, bien rythmĂ©e ! Jâai Ă©tĂ© capturĂ© » par lâauteur qui mâa conduit dans lâespace, mâa fait transpirer lors des traques, des complots, des courses-poursuites dans les couloirs de la bibliothĂšqueâŠToutefois, il serait rĂ©ducteur de croire que ce roman ne soit que cela ; Alain Grousset dĂ©livre des messages de paix, de libertĂ© et campe des personnages attachants le lecteur apprĂ©cie lâun, dĂ©teste lâautre, puis Ă©volue dans son apprĂ©ciation au grĂ© des Ă©vĂ©nements et des situationsâŠLes nombreux chapitres sont courts, toujours introduits par une jolie citation, sur lâapport prĂ©cieux de la lecture dans la vie de tout un chacun. De plus, les illustrations de Manchu sont un vrai plus elles sont trĂšs agrĂ©ables et apportent un petit cĂŽtĂ© BD. A mon goĂ»t, Gallimard a Ă©galement eu du nez avec ces belles couvertures Ă rabats de la collection aimĂ© en savoir davantage sur cette guerre entre SĂ©cession et ConfĂ©dĂ©ration ImpĂ©riale, sur la naissance de cette BibliothĂšque des Monde, sur cet Empereur⊠Bref, lâhistoire est trop courte !Les Phrases » du livre Basilio, bouquiniste Savoir lire est tout car tout est dans les livres .» Angus, maĂźtre-conservateur de la BibliothĂšque des Mondes La bibliothĂšque, un lieu qui rassemble le passĂ© pour mieux servir le prĂ©sent. » Le savoir appartient Ă toute lâHumanitĂ©.»Deux passages significatifs, des plaidoyers pour le livre âŠun livre est un objet que l'on peut toucher. Ah, le grain du papier terrien, le granulĂ© des feuilles arcturiennes, l'odeur parfumĂ© des ouvrages de Kanthor. Les collectionneurs souhaitent rassembler, possĂ©der autre chose que des donnĂ©es numĂ©riques. Ils veulent caresser leurs trouvailles, les contempler, les palper, les soupeser, les classer. " " Shadi se sentait curieusement bien dans cette atmosphĂšre bibliophile. Il passait de longues heures Ă faire ce qu'il n'avait jamais fait lire ! Lui, qui possĂ©dait sur sa planĂšte un e-book dans lequel Ă©tait tĂ©lĂ©chargĂ©s des centaines de romans et documentaires, dĂ©couvrait ici la lecture Ă travers le support papier. La grande diffĂ©rence, outre la texture et le bruit des pages qu'on tourne, Ă©tait l'odeur. Chaque livre dĂ©gageait un parfum diffĂ©rent, mĂ©lange subtil entre la qualitĂ© du papier et l'encre utilisĂ©e. Cela amusait Shadi d'associer un fumet Ă l'histoire d'un livre. Lire Ă l'ancienne, ce n'Ă©tait pas utiliser le seul sens de la vue, mais aussi celui du toucher, de l'ouĂŻe et de l'odorat. Restait le goĂ»t, mais il n'avait pas oser manger un bout de papier pour en connaĂźtre la saveur ! "
ï»żArrivagede livres hier : Comenius ou Combattre la pauvretĂ© par lâĂ©ducation de tous de Jean BĂ©dard. WikipĂ©dia nous renseigne bien sur ce monsieur du 17e siĂšcle. Le livre possĂšde un chapitre sur la dĂ©sĂ©ducation. On peut lire un extrait dâune confĂ©rence de M. BĂ©dard ici. Le monde comme volontĂ© et reprĂ©sentation, t.1 de